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Comment réorganiser la transmission de mon patrimoine après un nouveau mariage ?
NOS ARTICLES CONSEILS - famille
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Réorganiser la transmission de son patrimoine après un nouveau mariage

Lors de changements de situation personnelle (mariage, naissances, etc.), il est indispensable de réorganiser son patrimoine afin de protéger au mieux sa famille, d’assurer son avenir et de ne défavoriser personne. A quoi penser ? Comment faire ? Quelques éléments de réponse à travers un exemple concret.

Déjà papa de trois enfants, Alexandre, 58 ans, cadre dirigeant, renoue avec la paternité. Sa nouvelle épouse, Christelle, 45 ans, commerçante, vient d’accoucher. Ils sont mariés sous le régime de la séparation de biens.
Alexandre est propriétaire de la résidence principale du couple à Bondues. Il possède une résidence secondaire à Nice estimée à 500 000 €, un contrat d’assurance vie de 200 000 € et 600 000 € de liquidités.
Sans intervention de la part d’Alexandre, sa succession sera plus favorable à ses quatre enfants qu’à sa dernière épouse. Une donation entre époux, aussi appelée donation au dernier vivant, permettrait d’augmenter la part d’héritage revenant à Christelle. Le contrat d’assurance vie détermine clairement le bénéficiaire comme étant « mon conjoint, à défaut mes enfants, à défaut mes héritiers ». Mais à cette exception près, il ne reviendra à Christelle, en pleine propriété, qu’un quart du patrimoine mobilier et immobilier d’Alexandre. La pension de réversion dont elle pourra bénéficier sera en outre faible ou inexistante, en raison du mariage récent. Pour rappel : la pension de réversion représente une partie de la retraite dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier l’assuré décédé (salarié ou fonctionnaire), qui est reversée, si certaines conditions sont remplies, à son conjoint survivant ou à son (ses) ex-conjoint(s) ou aux orphelins (si le défunt était fonctionnaire). Alexandre recherche alors des conseils pour mettre sa nouvelle épouse à l’abri du besoin.

Une assurance vie avec une clause bénéficiaire démembrée

Alexandre peut profiter des liquidités importantes dont il dispose pour ouvrir un second contrat d’assurance vie. Afin de protéger à la fois Christelle et ses enfants du premier mariage, il prendra soin de désigner comme bénéficiaires des capitaux décès :
• son conjoint, pour l’usufruit ;
• ses quatre enfants, pour la nue-propriété.
Cette clause bénéficiaire démembrée permettra aux enfants de disposer d’une créance sur la succession de Christelle. En effet, celle-ci pourra utiliser les fonds de l’assurance vie qu’elle héritera d’Alexandre au décès de ce dernier, bénéficiant donc du « quasi-usufruit », et la créance détenue par les enfants s’imputera sur son actif successoral. Ce mécanisme permettra aux enfants de bénéficier de la totalité du capital laissé par Alexandre à son décès.
Côté fiscalité, au moment de la transmission, chaque couple usufruitier/nu-propriétaire se partagera l’abattement de 152 500 €1 selon le barème spécifique aux démembrements (article 669 du CGI). Chaque couple usufruitier/nu-propriétaire bénéficiaire d’un contrat (hormis le conjoint ou partenaire de Pacs toujours exonéré d’impôt) peut recevoir, jusqu’à 152 500 € par assuré sans droit de succession, si les versements ont été effectués avant 70 ans. Au-delà, les sommes transmises sont imposées à 20 % jusqu’à 852 500 €, puis à 31,25 %.
A noter, le conjoint bénéficiaire est exonéré de droits de mutation. Le montant à payer par les enfants sera quant à lui prélevé sur le capital de l’assurance vie avant versement à l’usufruitier.
Philippe Coulon, chargé d’affaires gestion privée à la Caisse d’Epargne Loire Centre, conseille également de prévoir une clause d’indexation afin de tenir compte de la dépréciation du capital sur le long terme, permettant donc de protéger le nu-propriétaire. « Les clauses démembrées prévoient généralement la dispense pour le quasi-usufruitier de fournir caution et de remployer les capitaux. Avantage, Christelle pourra librement utiliser la somme ; inconvénient, les enfants seront potentiellement privés de la somme qui aurait dû leur revenir au moment du décès de celle-ci si le capital successoral se retrouve insuffisant pour que les nus-propriétaires retrouvent leur créance. »
En tout état de cause, la clause démembrée est à éviter dans des contextes familiaux difficiles ou conflictuels.

Un droit viager sur le logement

Selon la législation en vigueur depuis 2001, au décès d’Alexandre, Christelle héritera du quart de la succession en pleine propriété. Elle pourra occuper la résidence principale gratuitement pendant un an puis aura la possibilité d’opter pour le droit viager d’habitation de la résidence principale. La valeur de ce droit est dans ce cas imputée sur le montant des droits successoraux recueillis par le conjoint survivant, sans contrainte de récompenser la succession si elle excède ces derniers. En cas de re-mariage de Christelle, elle conserverait ce droit.
D’autres solutions telles qu’un changement ou un aménagement du régime matrimonial auraient pu être proposées à Alexandre et Christelle. De plus, un contrat de prévoyance décès avec Alexandre comme assuré et Christelle comme bénéficiaire permettrait à cette dernière de percevoir un capital plus important en cas de décès de son mari. N’hésitez pas à en parler avec votre conseiller.

Les données utilisées le sont à titre d’exemple.
Rédaction achevée au 15/12/2023 sous réserve d’évolutions de l’actualité économique et financière, ainsi que des dispositions fiscales, juridiques et réglementaires.
Investir sur un contrat d’assurance vie comporte un risque de perte en capital. Parlez-en à votre conseiller.
Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de l’auteur référencé. Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.

Communication à caractère promotionnel.

(1) Selon la fiscalité en vigueur au 15/12/2023, après application d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire désigné, tous contrats d’assurance vie confondus souscrits par un même assuré.

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