Cavalliera rusticana et Pagliacci

Où l'on découvre comment deux opéras sont devenus inséparables.

1895, au Metropolitan Opera de New York. Les spectateurs qui emplissent la salle s’attendent à une soirée un peu particulière. En effet, ce soir-là, c’est deux pour le prix d’un ! Deux opéras italiens sont programmés à la suite : Cavalliera Rusticana et Pagliacci. Depuis cette combinaison, unique dans l’histoire de l’opéra, les deux œuvres sont devenues d’inséparables jumeaux. Elles ont même été affectueusement rebaptisées Cav and Pag…

Si les programmateurs ont fait le choix de « marier » ces opéras, c’est d’abord pour une raison pratique. Les deux œuvres sont très courtes, chacune durant environ 80 minutes. Pas évident, pour remplir une soirée… D’où l’idée de les programmer à la suite !

Ce n’est pas là leur seul point commun. Même si les deux compositeurs ne se sont pas concertés, les deux œuvres semblaient même destinées à devenir inséparables. Déjà, leurs dates de naissance. Cav and Pag, composés en 1890 et 1892, ont seulement deux ans d’écart. Leurs styles, leurs sujets tournant autour de la jalousie et se déroulant dans la campagne italienne, avec de fiers paysans, tout contribue à ce rapprochement…

Surtout, les deux œuvres tentent de renouveler l’art de l’opéra, en s’inspirant du courant « vériste » de la littérature italienne de l’époque. Le sujet n’est plus tiré de la mythologie, mais est ancré dans le monde paysan. Les chants tentent de retranscrire le vécu des personnages avec plus de naturel…

Lors des premières représentations, c’est un triomphe ! Le grand compositeur Giuseppe Verdi, après avoir assisté à une représentation de Cavalliera rusticana, aurait même déclaré : « Je puis mourir tranquille »!

Venez découvrir cette oeuvre unique lors de la Grande Soirée Radio Classique Caisse d’Epargne le 4 octobre 2016 à l’Opéra de Toulon.